Thénardiers pas morts. Voici une histoire sordide, qui vient de se passer dans un grand hôtel parisien, en plein 21ème siècle.
Dans ce grand hôtel parisien que l'on ne nommera pas, c'est mieux, mais vous pouvez toujours lire Libération si vous avez l'esprit curieux, une jeune femme de nationalité éthiopienne vient d'échapper à une famille des Emirats arabes unis qui la traitait en esclave. Cette famille l'avait embauchée comme employée de maison. Mais pendant 18 mois, elle n'a pas touché de salaire. Son passeport lui a été confisqué. Quotidiennement, elle subit des violences : coups de pied, gifles, insultes… "Je travaillais tout au long de la journée et de la nuit, car même quand je voulais dormir, j’en étais empêchée par la famille [...] Les enfants de la famille, surtout une fille, me frappaient avec la bienveillance de la mère. Je reçois des gifles et des coups de pieds de leur part, sans raison apparente mais ils prennent plaisir à le faire. Les coups étaient réguliers." Un des enfants la menace régulièrement au prétexte que le ménage est mal fait : "Tu ne pourras jamais retourner en Ethiopie, je te trancherai la gorge". Elle porte des traces d’ecchymoses sur les avant-bras
Finalement cette famille étant de passage dans ce bel hôtel parisien, elle réussit à entrer en contact avec des employés qui à leur tour alertent leurs délégués syndicaux. Ceux-ci décident d'agir, sans avertir leur direction. Les policiers interviennent et "libèrent" la jeune femme.
Mais maintenant ce sont les délégués syndicaux qui sont dans le collimateur. Le directeur de l'hôtel leur reproche leur action, et "d'avoir faire perdre du chiffre d'affaires à l'hôtel".
Thénardiers pas morts...
