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Printemps arabe : quitter une prison pour une autre ?

Au printemps dernier, tout le monde applaudissait. Un vent de liberté soufflait sur les pays arabes. La jeunesse communiquait à travers les réseaux sociaux, autrement dit à travers la modernité, et organisait des manifestations pacifiques. "Nous voulons la liberté" était le moteur de toutes ces manifestations qui ont finalement réussi à renverser des gouvernements tyranniques. Une vrai révolution, comme on les aime en France, et que le monde entier a applaudi.

Et voici qu'en Egypte la confrérie des Frères Musulmans réapparait. Ces Frères qui se sont bien gardés d'intervenir pendant la révolution, mais dont les observateurs s'accordent à dire qu'ils seront les gagnants des élections qui se préparent.

En Tunisie c'est fait déjà, avec le parti Ennahda, qui revendique 40% des voix.

Et en Libye, c'est fait aussi, et là, même pas besoin d'élections. Trois jours après la mort, je devrais dire l'exécution, de Mouammar Kadhafi, le président du Conseil National de la Transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, s'est monté on ne peut plus clair : la Libye sera un état dont la loi sera fondé sur la loi coranique, la charia. On se demande si, bien qu'ayant eu raison de soutenir le CNT, les gouvernements occidentaux ne se sont pas montré un peu légers envers lui ?...

Donc voilà, des tyrans ont été renversés, mais on dirait que ce n'est que pour en mettre d'autres enplace. Comme si les peuples arabes avaient fait tomber les murs de leur prison pour aussitôt aller s'engouffrer dans une autre, sans même prendre le temps de respirer l'air de la liberté. Car malheureusement, on ne sait que trop ce que cela donne quand des islamistes sont au pouvoir.

Aucun manque de respect à la religion musulmane, ou aux musulmans de ma part. Mais un état démocratique, laïc, dans lequel on peut pratiquer, en privé et en toute liberté sa religion, quelle qu'elle soit, c'est bien. Et la liberté de ne pas la pratiquer, c'est bien aussi.