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263 km/h en VTT et un peu d'intox autour d'un toxique

Un record établi ce week-end, sur une ancienne piste militaire à Munchhouse, dans le Haut-Rhin, et entre les caprices de la météo.

L'équipe qui a établi ce record, l'Exotic Thermo Engineering, n'en était pas à son premier essai, puisqu'elle a réalisé un premier record du monde à 203 km/h en 1995, puis à 246,6 km/h en 2002.

Ceci étant, qui donc pédale aussi vite sur ce vélo ? Personne, car finalement et contrairement à ce qu'on lit partout dans la presse, ce vélo n'en est pas un, puisque la force motrice n'est pas fournie par son conducteur.

C'est plutôt une moto, et même une moto-fusée. Les membres de l'association Exotic Thermo Engineering ont installé ce qu'ils appellent un propulseur écologique qui fonctionne à l'aide d'eau oxygénée. C'est l’ingénieur suisse Arnold Neracher qui a inventé ce principe de propulsion, explique-t-il encore.

J'aime bien les termes inventé et écolo, et la façon dont ils sont rapportés par la presse et car cela montre comment on fait passer n'importe quel message par ces médias qui ne réfléchissent jamais.

L'inventé d'abord. Propulseur à eau oxygénée, ça sonne bien, ça fait moteur à eau. Seulement voilà, la propulsion à l'eau oxygénée, c'est-à-dire au peroxyde d'hydrogène (nom moins sympa) ne date pas d'hier, puisqu'elle a été utilisée en aéronautique et en astronautique dans les année 50 et 60. Ce fut même le moyen de propulsion de l'avion-fusée de chasse Messerschmitt Me 163 Komet développé par l'Allemagne nazie et utilisé, certes de façon très limitée, en  1944.

L'écolo ensuite. Le peroxyde d'hydrogène, ce n'est pas de l'eau, mais un toxique pour très nombreuses espèces. Et ce toxique est produit par électrolyse, c'est-à-dire que cela demande de l'électricité. Sans doute de l'électricité produite par des centrales nucléaires :-)

Tout ceci précisé, il décoiffe, ce "vélo".