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Affaire des prothèses mammaires, rien de normal ?

A peine croyable quand même cette affaire des prothèses PIP. Jean Claude Mas a reconnu devant les enquêteurs avoir trafiqué les prothèses mammaires PIP. "Je savais que ce gel n'était pas homologué, mais je l'ai sciemment fait car le gel PIP était moins cher [...] et de bien meilleure qualité". Un tel cynisme quand on fabrique des produits de santé, ce n'est pas normal.

Mais la façon dont les contrôles sont effectués n'est pas normale non plus. Ainsi le TÜV, organisme certificateur allemand, annonce sa visite 10 jours à l'avance. Pas normal. "TÜV annonce sa visite dix jours avant... C'était de la routine, je donne l'ordre de dissimuler tous les documents ayant trait au gel PIP non homologué, et concernant les containers, les employés se débrouillaient pour les faire disparaître", explique Jean-Claude Mas. Attention je vais venir vous contrôler... pas croyable.

Pas normal non plus d'entendre l'avocat conseil de Jean-Claude Mas dire à la radio ce matin. "Il y avait 20 employés qualité à PIP, ce n'était pas possible de les tromper" (Sur France Inter) De son côté Thierry Brinon, directeur technique arrivé en 2006 dans l'entreprise explique qu'au bout de sa période d'essai de six mois, on lui aurait expliqué que le gel principalement utilisé était de fabrication "maison" et non pas le gel américain Nusil déclaré à TÜV.

Pourquoi cette fraude ? Pour gagner de l'argent bien sûr. Environ 1 million d'euros par an ainsi économisé sur la fabrication des prothèses. Une partie de cette argent est déjà engloutie dans des procès en Angleterre ou aux Etats-Unis. Une gestion d'entreprise pareille, ça n'est pas normal.

Claude Couty, le directeur financier de PIP, est chargé d'indemniser des patientes, comme s'il s'agissait d'une activité normale, de routine. Il explique: "Mais en 2009, le nombre de ruptures croît entre 30 et 40% [...] avisé par les courriers des chirurgiens et par notre département commercial. Mon rôle a été de payer les indemnisations aux patientes. De mémoire sur une période d'un an (2009-2010), j'ai payé entre 60.000 et 70.000 euros", pour environ 100 à 150 patientes. Les cadres commencent alors à prendre leurs distances, mais "M. Mas décidait de tout". Vous avez bien lu. Des ruptures de prothèses il y en a toujours eu, depuis des années, mais les cadres ne commencent "à prendre leurs distances" que quand le taux de rupture croit entre 30 et 40% Pas normal.

Et maintenant, on apprend que le problème pourrait toucher les hommes, avec des prothèses pour pectoraux, implants fessiers ou testicules. Finalement les hommes aussi se font faire des PIP et c'est bien la seule chose qui soit normale dans tout ça.