Avec l'affaire Cahuzac, il est tentant de dire "tous pourris" en parlant des politiques. Il parait qu'il ne faut pas.
Mais c'est quand même fort tentant. Dans son excellente chronique "Le vrai/faux de l'info" sur Europe1, Laurent Guimier répond à la question "tous pourris".
Nous apprenons :
Sur les 10 dernières années, 90% des parlementaires poursuivis pour détournement de fonds publics ou corruption étaient des cumulars de mandats. Un cumular a 7 fois plus de risques d'être impliqué dans une affaire de corruption qu'un parlementaire qui ne cumule pas.
Il existe en France une commission pour la transparence financière de la vie politique qui reçoit les déclarations de patrimoines de plus de 6 000 personnalités (ministres, députés, sénateurs...) En 2012 cette commission écrit noir sur blanc que les élus ne jouent pas le jeu. Un quart des conseillers régionaux n'ont pas transmis leurs déclarations de patrimoine en temps et en heure, alors que la loi les y obligent pourtant. Quand les déclarations sont transmises, elles ne sont jamais rendues publiques.
Conclusion de Laurent Guimier : tous pourris c'est faux, tous opaques c'est vrai.
Mais l'opacité, ça génère le doute. Et cela me fait penser à une réplique de Robert De Niro, dans le film Ronin. "Quand il y a un doute, c'est qu'il n'y a pas de doute".
