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Quand Sarkozy rime avec Stasi

Pour une fois je vais laisser de côté mon passe-temps favori, le Hollande bashing, pour nous rafraîchir un peu la mémoire à propos de l'ancien locataire de l'Elysée.

Car voilà que l'ancien président Nicolas Sarkozy, alias Paul Bismuth, s'est plaint, dans une tribune publiée dans le Figaro, d'avoir été mis sur écoute. Il compare cela à l'activité de la Stasi qui a sévit en Allemagne de l'Est. Il est étrange qu'un président de la République, normalement garant des institutions se plaigne d'actions tout à fait légales.

Et oui Sarkozy a été sur écoute et c'est tout à fait légal. Non seulement c'est légal, mais les écoutes, Nicolas Sarkozy aime bien ça... quand c'est lui qui place le smicros. C'est bien lui qui, alors ministre de l'Intérieur sous Jacques Chirac (2002-2004, puis 2005-2007) ou après son élection en 2007, a fait adopter, directement ou indirectement, une série de lois élargissant les pouvoirs de la police et de la justice en matière d'écoutes.

Plus encore, Ministre de l'intérieur, il a autorisé en 2006 les policiers a saisir, sans le contrôle d'un juge, les données de connexion des opérateurs téléphoniques. La loi Perben 2, largement écrite sous sa dictée, a permis aux policiers de placer des micros ou des caméras dans les voitures ou chez les gens à leur insu, et la garde à vue a été étendue à 96 heures.

C'est déjà beaucoup et cela justifie largement qu'il fasse profil bas dans cette affaire. Mais les hommes politiques ne manquent jamais de culot. Ainsi dans sa tribune, il a osé ajouter "Dans la République, on n'écoute pas les journalistes, pas davantage que les avocats dans l'exercice de leurs fonctions."

Il faut oser... Car le 18 février dernier a été jugé Bernard Scarcini, l'ancien patron du renseignement qui avait, sur ordre de l'Elysée, requis à l'été 2010 les fadettes (les factures téléphoniques détaillées) de Gérard Davet, journaliste au Monde. Ce même Bernard Davet qui a été mis sur écoute pendant un mois en 2009. 490 conversations au total ont alors été enregistrées.

Alors franchement cette tribune qui prend une tournure d'arroseur arrosé, Nicolas Sarkozy aurait bien mieux fait de s'en abstenir, plutôt que de remettre à la mémoire de tous que Sarkozy rime avec Stasi.