François Hollande vient de faire preuve d'autorité dans l'affaire Léonarda. Enfin... disons qu'il aura essayé...
Flanby est monté au créneau dans l'affaire Léonarda. Rendons-lui hommage pour ses propos sur l'école. Puis interrogeons nous...
Pourquoi François Hollande est-il monté au créneau ? Normalement, c'était au premier ministre de le faire. Sa démarche amène des remarques. On se rappelle assez comment Nicolas Sarkozy avait été critiqué, à juste titre, pour manquer de considération envers son premier ministre François Fillon. A l'évidence, cela fonctionne de même entre François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Mais Flanby l'avait finalement bien annoncé : "Moi président de la République, je...".
Ensuite, il est à remarquer qu'il existe une relation bien étrange entre François Hollande et Manuel Valls. Quand ce dernier est en conflit avec Chrisitiane Taubira, il en appelle à l'arbitrage de François Hollande en court-circuitant Jean-Marc Ayrault, et là, nous venons de voir un François Hollande soutenir Manuel Valls en court-circuitant Jean-Marc Ayrault. Pourquoi Valls et Hollande sont-ils si proches au point de créer autant de tensions ? Pourquoi a-t-on vu il y a quelques temps une Delphine Batho être virée par un simple tweet dédaigneux de Jean-Marc Ayrault, approuvé par Flanby, juste parce que celle-ci a eu un petit mot de travers sur la question du budget, et pourquoi voit-on, depuis mai 2012, un Manuel Valls faire impunément la forte tête et multiplier, non moins impunément les couacs gouvernementaux ? Horrible pensée... l'un aurait-il de gros moyens de pressions sur l'autre ? Vraiment je voudrais connaître la réponse, comme, je pense, de très nombreux français.
Nous le saurons peut-être un jour. Mais en attendant, regardons le notre Flanby. Il a fait acte d'autorité, mais comme il ne sait pas faire, il s'est fendu d'une espèce de compromis aussi stupide qu'idiot : Léonarda peut revenir en France poursuivre ses études, mais seule. Comme si cela avait le moindre sens réaliste, pratique et légal.
S'il était capable de faire autorité, Flanby aurait dit que l'arrestation de Léonarda dans le cadre scolaire était éminemment regrettable, mais que la loi avait été néanmoins appliquée, point barre. Proposer le retour de Léonarda, c'est contredire la loi après avoir rappelé et soutenu la loi. c'est donc n'importe quoi.
Jusque là, l'affaire Léonarda avait créé de très grandes tensions à gauche. Désormais, toute la gauche est contre la proposition du retour de Léonarda seule. Toute la droite également.
Pas vraiment une réussite, l'intervention de François Hollande dans cette affaire. Comme le disait André Malraux : l'autorité qui ne conduit pas à l'ordre mène au ridicule.
